Nous avons subi une nuit de gel la dernière semaine d’avril .La température est descendue à 0° vers 3 heures du matin puis lentement jusqu’à -2°. Au petit jour les prairies étaient blanches de givre.
Là branle-bas de combat. Il faut réagir vite, dés que la température devient négative les jeunes pousses sont détruites. Les feuilles feront à nouveau des bourgeons mais pour ce qui est des fleurs, tout est perdu jusqu’à la prochaine saison.
En lançant un arrosage par aspersion on arrive à maintenir une température à 0° des organes végétaux en les recouvrant d’un fourreau de glace constamment humidifié. Le maintien de cette température est assuré par la libération de la chaleur latente de fusion de l’eau qui se congèle. L’énergie calorifique libérée par l’eau qui gèle protège la culture. En descendant sa température de 1° un gramme d’eau cède à l’air ambiant 1 calorie et le passage du gramme d’eau de l’état liquide à l’état de glace cède 80 calories à l’air ambiant. C’est ce moment qui est le plus intéressante pour arriver à protéger les cultures.
La protection par arrosage a bien fonctionné et les boutons floraux ont résisté. Nous avons eu plus de chance cette année, du moins pour le moment et nous avons une pensée pour les viticulteurs de Bourgogne et du Val de Loire qui eux ont eu de gros dégâts avec ces gelées tardives.
Le vent a pris la relève. Presque toutes les baguettes sont attachées, heureusement car les fortes bourrasques cassent des nouvelles pousses et font tomber une partie des boutons floraux. Comme souvent en agriculture, il faut être fataliste et se dire que c’est un éclaircissage naturel. Les boutons floraux doublent ou triples vont disparaître et à la récolte il y aura moins de fruits plats et difformes. Néanmoins on espère que cette période venteuse ne durera pas trop longtemps. Le vent d’autan devrait éloigner les risques de gel de printemps puisque c’est un vent du sud-Est.